samedi 27 avril 2013

Starship Troopers de Robert Heinlein

« Etoiles, Gardes à vous! »

De Robert A. Heinlein - Edition J’ai Lu
(Vo Starship Troopers – 1959)




Quatrième de couverture
Après la grande guerre atomique de la fin du XXe siècle, le monde ne fut plus que chaos et désordre. Pour éliminer les hordes barbares qui s'étaient formées, les survivants durent remettre leur sort entre les mains de l'armée. Un siècle plus tard la civilisation, arrivée à l'âge des étoiles, reste dirigée par les militaires. Dans cet univers, Juan Rico s'engage le jour de ses dix-huit ans dans l'infanterie spatiale. Il ne sait pas quel sort terrible attend les fantassins qui, sur les mondes lointains, vont devoir affronter les armées arachnides… 
 
Starship Troopers (Etoiles, Garde à vous ! en français) roman de Robert Heinlein, adapté aux écrans de cinéma par Paul Verhoeven, déjà réalisateur caustique de Robocop, la chair et le sang, basic instincts... Film de SF militariste, poussant le vice jusqu’à reprendre les uniformes allemands de la seconde guerre mondiale, entièrement tourné vers le second degré, où Verhoeven dépeint avec brio l’horreur de la guerre. Il tourne en dérision le voyeurisme de la presse, et mélange la propagande militaire avec l’ambiance des sitcoms pour adolescents américains, car c'est avant tout le côté guerre à tout va des américains qu'il tourne en dérision dans ce film. Il est vrai que le surnom du film « ken et barbie dans l’espace » lui collait assez bien à la peau.



Mais Starship Troopers est aussi (j’ai envie de dire surtout !) un roman important (prix hugo) dans la carrière de l’auteur Robert Heinlein. Cet auteur jouit malheureusement d’une réputation mal fondée de fasciste poussant la société actuelle à le bouder. Un choix dommageable pour cet auteur comme pour le lecteur quand on sait qu’il est l’un des seuls auteurs de SF à avoir obtenu trois fois la récompense suprême : le fameux prix Hugo

Il est bien évidemment malvenu de passer à côté de Heinlein, peut être le plus doué de sa génération, sous prétexte de « on-dit » malheureux et peu fondés. Le paradoxe étant qu'il éxiste une certaine idolâtrie d'H.P.Lovecraft, sympathisant affirmé du régime nazi, qui n’est pas boycotté comme peut l’être Robert Heinlein. Le côté fasciste de ce dernier étant crié haut et fort à tort. Comme quoi les goûts les couleurs et les étiquettes… Bref…

Revenons à nos moutons électriques (ah ah ah une pointe d'humour ne fait pas de mal), ou plutôt à nos Starship Troopers. Le roman est écrit à la première personne et l’on y suit les aventures de la nouvelle recrue de l’infanterie mobile Johnnie Rico. Ce dernier s’engage dans la fédération terrienne à la suite de ses études dans le but de devenir un citoyen. Nous allons donc le suivre dans son incorporation, formation, vie et dilemme de soldat, école d’officier pour finir sur le grand final et la bataille décisive de l’humanité contre les arachnides. On est loin du film, de Ken et de Barbie dans l’espace, de la propagande facile et des promotions militaires prises à la volée.

Johnnie Rico est un humain parmi les humains avec ses forces, ses faiblesses, ses doutes, en cela il est assez proche de nous, et l’on parvient à s’identifier assez vite à lui. On est assez éloigné du Johnnie Rico du film, héroïque, arrogant et sûr de lui. 

Heinlein commence son roman dans le feu de l’action, Rico est déjà membre des « têtes dures », il est impliqué dans une bataille contre les squelettes, alliés des arachnides. Dans le chapitre qui suit, nous faisons un flashback remontant à l’origine de l’engagement de Rico dans l’infanterie mobile, sa période de classe, sa rencontre marquante avec l’adjudant Zim. Cette partie de l’histoire occupe une grosse partie du roman et nous dépeint une période difficile dans la vie du jeune engagé, cruelle et intransigeante. Ensuite, ce sera son intégration dans un régiment d’active, puis l’école des officiers pour enfin finir sur une bataille.

Première grosse surprise donc, contrairement au « vieil homme et la guerre » de John Scalzi, Starship Troopers souvent cité comme l’une des références en matière de SF militariste, ne présente que très peu de combats. C’est même loin d’être le truc principal du roman. Effectivement, le truc principal du roman ce sont les pensées, idées émise par le professeur de morale Dubois (celui que joue Michael Ironside dans le film, qui est ici un lieutenant-colonel à la retraite), et surtout l’enrôlement de notre soldat Rico dans son corps de l’infanterie mobile.

Alors Facho ou pas Facho ? (hein parce que bon…)

Force est de constater, qu'aujourd’hui le fascisme est un peu utilisé à toutes les sauces. On entend de tout, un patriote est assimilé à un fasciste, un militariste est un fasciste. Clémenceau, De Gaulle eux-mêmes pourraient être logés à cette enseigne, aujourd'hui... Est une conséquence du fait que contrairement à nos grands parents nous n'avons pas connu la guerre? l'invasion? Ceci est un autre débat que monsieur Calvi devrait sans doute arbitrer un jour...

Sorti de cette constatation, Heinlein ne vante nullement le plaisir de vivre dans un monde mené par une main de fer appartenant à un partie unique, raciste et homophobe, il clame plutôt son amour pour les militaires et l’armée en générale et c'est une très grosse différence. 



Comme vous le savez sans doute (ou pas, sinon wikipédia est votre ami) ce brave Robert Heinlein est entré jeune à l’académie navale d’Annapolis dont il sort diplômé, sert ensuite dans la marine où il atteint le grade de lieutenant avant de devoir renoncer à sa carrière pour cause de maladie (il a attrapé la tuberculose). Son passage dans l’armée a influencé le reste de sa vie et de ses écrits, d’où une certaine idolâtrie des règles, des usages, du don de soi et de la morale (difficilement supportable si on n’est pas trop fan de l’armée). Toutefois, il se contente de décrire son « monde » militaire, mais ne s’en sert pas pour classer les gens, les cataloguer, il fait fi des distinctions raciales (il n’en est pas question dans le roman, bien au contraire, exemple : le lieutenant Jellal ou les camarades officiers de Rico). Il s’agit vraiment d’une position d’amour de l’armée dans son ensemble.

Donc il ne s’agit pas d’un roman teinté de fascisme.

Par contre il a effectivement des positions douteuses quant à la nécessité de la violence et son usage notamment quand il décrit les discours du professeur de morale. Je ne m’étendrais pas plus là-dessus, chacun à ses propres positions ou idées (de droite comme de gauche) en fonction de ses convictions. Le meilleur moyen de se faire un avis étant de lire le livre. Certains points de vues de cette morale ne sentent effectivement pas très bons mais dans le contexte du roman, vu l'engagement extrême de Heinlein pour la cause militaire, cela peut être mis au crédit d'un jeune Rico un peu naïf et persuadé que c'est la seul solution pour la survie de l'humanité... Bref passons, c'est sans doute dans ces "passages" que certains crieront au fascisme.

Pour en finir avec cela, la société décrite dans le livre n’est elle même pas fascisante. Le monde extérieur de l’armée dépeint dans le roman est libéral (les parents de Rico sont très riches et font partis de l’élite, lui-même étant susceptible d’intégrer Harward sur recommandation de son père). Bien que la société n’ait pas l’air démocratique, étant donné que pour être citoyen il faut avoir prouvé sa valeur en accomplissant son service, sorte de sacrifice d’une partie de la population au profit de la majorité. C’est avec ce sacrifice que l’on gagne son droit de vote. Pourquoi pas. Dans un monde Fasciste, (pensons à l’Italie de Mussolini) le « droit de vote » ne serait pas possible (le droit de vote qu’elle idée étrange ?).

Il est bien clamé dans le roman un amour du corps militaire dans son ensemble, allant du simple soldat à l’officier, des implications du commandement à tous les niveaux, sorte de vision idéalisée et extrême du devoir et de la servitude militaire.



Un roman que l’on aurait tord de laisser de côté, d'une fluidité absolue et d'un intérêt certain. J'espère vous avoir donné envie de le lire.

17/20

samedi 20 avril 2013

l'échiquier du mal de maître Dan Simmons

« L'échiquier du mal »
de Dan Simmons - multiples éditions
(VO 1989 – Carrion Comfort)
fresque créée pour les deux tomes (nouveaux) Ed. Jai lu

Quatrième de couverture

Ils ont le Talent. Ils ont la capacité de pénétrer dans notre esprit pour nous transformer en marionnettes au service de leurs perversions et de leur appétit de pouvoir. Ils tirent les ficelles de l'histoire. Sans eux le nazisme n'aurait peut-être jamais existé et nombre de flambées de violence, tueries, accidents inexpliqués n'auraient peut-être pas ensanglanté notre époque. Car ils se livrent aussi entre eux à une guerre sans merci, selon les règles empruntées à celles des échecs. À qui appartiendra l'omnipotence ? À celui qui saura maîtriser pleinement son Talent. Ce sont des vampires psychiques... Le roman-monument qui a obtenu tous les grands prix littéraires anglo-saxons en matière de fantastique.Le chef-d'œuvre de Dan Simmons.
Difficile de trancher, sommes nous face à un thriller ou un roman d'horreur? 
Qui sont ces êtres capables de manipuler les cerveaux humains comme s'ils s'agissaient de simples ordinateurs? les humains entre leurs mains deviennent de simples pions d'un vaste jeu d'échec, servant à assumer leur mégalomanie (assumée ou non). Sans aucun scrupule, ils provoquent guerre, meurtres ou destruction, et ce, depuis des siècles.
L'histoire commence en 1942 avec Saul Laski juif polonais prisonnier du camp d'extermination de Chelmno. Celui participe contre son gré comme « pion » à une partie d'échecs en pleine forêt entre un colonel SS et un vieil officier SS. Cette partie est un peu spéciales puisque toutes les pièces de l'échiquier sont des prisonniers sortis des camps. Saul, subit alors le « Talent », pouvoir psychique qui permet aux deux officiers SS de dominer les prisonniers et de les plier à leurs volontés respectives. Saul reste en vie, alors que beaucoup d'autres pions finissent fusillés une fois "pris". Il sera néanmoins marqué à vie par cette expérience.
Devenu psychiatre bien des années après, Saul Laski est toujours sur la piste de son ancien tortionnaire, le colonel Wilhelm von Borchert, qu'il nomme l'Oberst. Son chemin va croiser celui d'une jeune Noire à la recherche des assassins de son père... 
Bien sur, il y a aussi les autres... Ceux qui ont le talent... Ils sont une poignée, milliardaires à force de manipulation ou de violence, ex-nazi ou tortionnaires, dirigeants de sociétés importantes qui se livrent à un terrible jeu de domination dans le but de conquérir le monde ou presque. Ils tirent les ficelles tels les mathusalems de vampire la mascarade (le jeu de rôle) se livrant au Jyhad guerre secrète leur assurant le contrôle de l'humanité. 
Les hommes ne sont que des pantins, des poupées de chiffons tout juste bonnes à assouvir leurs pulsions, leurs ordres ou leurs besoins... Dan Simmons explorent de multiples choses dans son roman, notamment sur les natures profondes de l'être humain, ce que feraient les gens dôtés du pouvoir presque absolu de dominer les autres et de les conformer à soi-même ou ce que l'on désire qu'ils fassent, ou soient.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Dan Simmons est un écrivain hors pair. Hormis le fait d'avoir publié un ovni comme premier roman (Hyperion) dans le domaine de la science fiction, il est également un maître du thriller et de l'horreur (terreur, les fils des ténèbres etc). Donc, à la lecture du roman, le lecteur se rendra compte que la structure du roman est liée aux échecs. Les trois livres qui composent le roman portent des titres représentant les phases de ce jeu : « Ouvertures », « Milieu de partie » et « Final ». 

Bien sur il y a la première scène avec la marquante partie d'échec au milieu de la forêt.

(Tiré de Wikipédia) 
L'ultime partie d'échecs du roman, jouée avec des pièces humaines, est partiellement décrite, agrémentée de deux schémas de position des pièces et de quelques mouvements en notation algébrique. À l'instar de John Brunner dans son roman La Ville est un échiquier, Dan Simmons s'inspire d'une partie d'échecs célèbre pour organiser du point de vue narratif son grand duel final. Cette partie célèbre est la première du match qui opposa Bobby Fischer et Boris Spassky lors du championnat du monde d'échecs de 1972. Non sans une pointe d'humour, Dan Simmons fait prendre au révérend Sutter le rôle du « fou » sur l'échiquier de la partie finale, le fou s'appelant « bishop » en anglais, ce qui signifie également « évêque ». Mais l'ironie de l'auteur est à son comble lorsqu'il fait gagner son personnage le plus cynique, le général nazi Wilhelm von Borchert, grâce à la célèbre « Défense Tarrasch », du nom de Siegbert Tarrasch, un joueur d'échecs juif allemand du début du XXe siècle.
Dan Simmons
Bref. Il faut bien conclure à un moment donné. Comme "la nuit des enfants rois" de Bernard Lenteric (cocorico!), ce roman ne laisse pas indemne. Il nous retourne le cerveau, la pénétration dans les pensées intimes de l'humanité n'est pas une chose aisée, et l'on parvient à comprendre pourquoi les possesseurs du talent agissent comme ils le font, et cela fait froid dans le dos.
Un roman très inspirant, très noir, incontournable...
17/20 

samedi 13 avril 2013

Black Man de Richard Morgan

« Black Man »
de Richard Morgan 2008 Ed. Bragelonne
(VO 2007 – Black man)


Quatrième de couverture : 
Dans un siècle à peine, l’humanité s’est débarrassée de la guerre. Mais des vestiges embarrassants subsistent encore, comme les Variantes, ces êtres humains génétiquement modifiés, cordialement détestés par toute la population. Les plus inquiétants sont certainement les Variantes 13, ces hyper-mâles cultivés exclusivement pour la guerre. Carl Marsalis est un de ces ex-soldats génémodifiés. Il pourchasse désormais ses anciens frères d’arme pour le compte des Nations unies. Ce n’est pas un boulot facile, car il est haï aussi bien par les gens normaux que par ses semblables : il est, dans tous les sens du terme, l’Homme Noir. Et pour le moment, même ses employeurs ne peuvent le sortir de sa prison de Floride. Alors, quand il reçoit la visite d’une ancienne détective aux prises avec des Variantes 13 particulièrement retorses, Carl est plus que disposé à conclure un accord. S’engage ainsi une frénétique chasse à l’homme, avec à la clé, peut-être, la vérité sur ce que sont devenus les derniers soldats du monde.
Ce résumé alléchant, laissant entrevoir que nous avons peut être entre les mains un nouveau Blade Runner. La ressemblance est troublante, et vient enfin notre première rencontre avec le Black Man alias Carl Marsalis, une Variante 13 qui est employée par les Nations Unies pour retrouver ses pairs et les faire emprisonner ou les détruire.

Qu’est ce qu’une Variante 13 ? Et bien, c’est un être humain génétiquement modifié pour être plus rapide, moins émotif et dont la dose de virilité est au moins multipliée par deux ; un vrai prédateur parmi les humains, mais aussi une aberration génétique que personne n’apprécie.

Carl vient d’accomplir une mission en Amérique du Sud quand il est capturé par les autorités locales, qui l’envoient croupir sans aucune charge retenue contre lui, dans l’une des prisons de Floride. Un lieu où son employeur l’UNGLA [un équivalent des Nations Unies] n’a pas de prise.

Carl sera sauvé par un duo d’inspecteurs à la solde de la société Lincoln, une corporation ayant le monopole des transports spatiaux entre la Terre et Mars, qui viendront lui proposer un marché qu’il ne pourra pas refuser. Une variante 13, comme lui, s’est échappé de manière spectaculaire de Mars, en bousillant au passage un spatio-transporteur de la société Lincoln et entassant une montagne de cadavre dans sa fuite. Carl ayant vécu une expérience évasive similaire il y a quelques années, il est l’homme de la situation pour retrouver la variante 13 échappée.

Contrairement à Carbone modifié écrit à la première personne par son héros Takashi Kovacs, nous sommes ici dans un récit à la troisième personne, qui n’exclut pas des passages plus intimistes vis à vis de certains protagonistes de l’histoire.

Black Man est une symbiose réussie du polar et de la science-fiction tendance cyberpunk. Il faut dire que Richard Morgan semble avoir un don pour mêler ces deux genres littéraires, un peu comme un certain Michael Marshall Smith, mais ceci est une autre histoire...

L’histoire se déroule au XXIIème siècle et la terre a subi un nouveau découpage mondial au profit des nations unies, des corporations ou des extrémistes religieux. Dans ce futur proche, se côtoient des criminels, des extrémistes religieux, ainsi que des hommes et des femmes génétiquement modifiés tels que les Variantes 13 ou encore les Bonobos, des femmes modifiées pour le sexe.

Qui dit cyberpunk dit aussi intelligences artificielles, politiques pourris et scientifiques fous. Bien que l’intrigue paraphrase, dans les grandes lignes, le Blade Runner de Philip K. Dick, Black Man suit son propre chemin, sous la plume d’un auteur qui donne vie à ce futur sombre, presque réel, et très proche du nôtre à une heure où l’on rajoute des toxiques au lait maternel et où l’homme joue à l’apprenti sorcier avec les organismes génétiquement modifiés.

Les variantes, créées par les chinois, laissées à l’abandon puis pourchassées à causes de leurs gênes, ne sont sans rappeler certains vétérans outre-atlantique abandonnés par leur propre patrie pour la guerre qu’ils avaient menés et les tueurs qu’ils étaient devenus.

Morgan est un maître de l’action écrite tout comme John Mac Tiernan peut l’être au cinéma et il le prouve en nous livrant ce roman plein de testostérone. Mais ne vous leurrez pas, derrière l’action il y a la part belle aux échanges humains et l’auteur s’en prend allègrement aux religions, au racisme, ou encore au sexisme, sans oublier au passage une bonne critique de l’éthique scientifique.

Un livre qui renifle la testostérone à plein nez, qui fleure bon l'action, mais qui de mon avis est en dessous de Carbone Modifié. Avis aux amateurs donc.

note de l'oeuvre : 15/20

@ critique reprise de ma propre critique du cafard cosmique.

samedi 6 avril 2013

La dernière colonie de John Scalzi (troisieme tome)

« La Dernière Colonie »
de John SCALZI 2008 Ed. Atalantes 
(VO 2007 – The Lost Colony)

Quatrième de couverture  : 
« … et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. » Le dernier livre des aventures de John Perry commence là où beaucoup d’histoires se terminent : dans un pur bonheur familial. John est devenu l’ombudsman bon enfant d’un petit village d’une lointaine colonie humaine. Sa femme Jane en est le shérif, elle apprend à être humaine et regarde les constellations d’étoiles. Zoe se contente, elle, de grandir. Mais le virus de l’aventure conduit la famille dans une entreprise plus risquée : la direction d’une nouvelle colonie. Colonie bien étrange, condamnée à l’isolement total, simple pion dans ce jeu dangereux que mène une arrogante Union coloniale contre l’Alliance extraterrestre. De nouveau en première ligne, John et Jane Perry ont cette fois charge d’âmes ; ils devront non seulement protéger leurs administrés contre les périls de leur nouvelle Terre mais aussi contre les conséquences de la politique belliqueuse de l’Union coloniale. L’espèce humaine, prête à agresser tous ceux qui s’opposent à elle, mérite-t-elle d’échapper au génocide ? Désirs de paix des populations contre aventurisme militaire des dirigeants, qui héritera du futur ?
Après le Vieil homme et la guerre et les Brigades fantômes, voici le troisième volet de cette série de SF militariste toujours chez les éditions Atalante.

Nous retrouvons ici le personnage central du premier roman, l'écrivain John Perry, et sa femme, l'ex-lieutenant des forces spéciales : Jane Sagan. Ils ont tous deux été mis à la retraite depuis quelques années. Ils ont retrouvé un corps “normal” sans modifications génétiques ni sangmalin. Ils ont aussi une fille adoptive, Zoé, la fille de Charles Boutin, traitre à l'humanité et scientifique vénéré par un peuple extra-terrestre. Ils mènent une vie tranquille vite perturbée par un officier supérieur du Département de la colonisation. Il leur offre de diriger un groupe de colons qui vont partir pour une planète habitable, Roanoke. Le passif de John Perry (commandant dans les FDC) et de Jane Sagan (lieutenant des forces spéciales) en font les candidats idéaux pour ce nouveau poste.

Cette "mission" parait très simple sauf... Car il y a un hic, ou une corne de rhinocéros dans le bocal à cornichons... L'Union coloniale est en conflit avec le Conclave, un groupement d'extraterrestres qui ont décrété qu'ils étaient les seuls à avoir le droit d'autoriser à coloniser. Les humains et quelques autres races de l'univers connu ne l'entendent pas de cet avis, évidemment et Roanoke n'est que l'excuse d'un jeu bien plus important.

John et Jane jouent leurs rôles à la perfection bien qu'il soit très difficile de cadrer des gens provenant de nombreuses planètes différentes, sans oublier les contestations liées à la direction de la colonie. Leur arrivée est un peu spéciale puisque la planète n'est pas celle qui était présentée initialement, puis ils doivent observer un silence radio total pour ne pas être repérés par le fameux Conclave, qui leur a été présenté comme le pire enemi de l'humanité, sorte de Galactus qui n'hésite pas à détruire ce qu'ils n'ont pas autorisé.

A tout cela se rajoute la position particulière de Zoe... Secondée par deux Obins qui la vénère au delà de tout ce qui est permis, puisqu'elle est la fille de celui qui leur a permis d'acquérir la conscience dont ils étaient déficients. Ils sont donc prêts à tout pour la protéger et assurer sa survie quelle qu'en soit le prix.

En premier lieu on retrouve l'humour un peu déficient au second tome, cela est peut être en parti du aux retrouvailles avec John Perry. Le roman se lit bien, même si le thème est un peu différent des deux autres : fini les combats de masse, les êtres semblables à captain america qui s'affrontent dans des batailles de surhommes etc. Finies les scènes de combat dans lesquelles John Scalzi excelle. On a ici un roman sur la colonisation, sur les manigances de l'armée et l'utilisation de gens, de civils à leurs fins militaires. Ce qui est étrange dans le roman c'est que l'on commence par une colonisation classique avec la découverte d'indigènes belliqueux, semblables à des loup-garous, que l'on laisse complètement tomber dans la deuxième partie du roman, choix étrange synonyme d'une panne d'inspiration peut être?...

Cette fois ci le travail de la couverture de Didier Florenz est particulièrement affreux. Le roman ne vaut que l'intérêt de retrouver John perry, sans plus. Il y a un quatrième tome mais je ne me risquerais sans doute pas à le lire.

Je lui met tout de même un petit 12/20.