dimanche 26 mai 2013

BEFORE WATCHMEN #3 VF

BEFORE WATCHMEN 3 dans les kiosques.

couverture de Rorschach US utilisée pour le numéro 3

Dans la série des comics "Before Watchmen" Le recueil numéro 3 vient de paraître pour ce mois ci. Un bref rappel : Watchmen, de Dave Gibbons et Alan Moore, présentait une vision différente des super-héros établie par les deux géants du comics DC comics (des super-héros surpuissants dans un monde qui pourrait être le notre, agissant dans des mégapoles irréelles) et Marvel (Super-héros prenant place dans le vrai monde mais un peu différent). Watchmen donnait une autre alternative, celle des héros sans pouvoirs, proches de nous, jouant un jeu dangereux pris à parti par la politique et le peuple, dans un amérique divisée en pleine guerre froide.

Depuis le film et la relance de l'engouement pour les Watchmen une idée a germé, et si on faisait des pré-quelles? (c'est un peu le truc du moment, rien qu'à voir avec le cinéma). Bien entendu, Alan Moore comme à son habitude a vomi sur ce qui est fait sans son aval, mais a t il raison? ou a t il tort?

BEFORE WATCHMEN : une hérésie pour les puristes qui n'en démordront jamais, et une curiosité pour les autres, ces comics divisent. Il est vrai que certains sont complètement hors sujets à mon humble avis.

Le recueil de ce mois ci abandonne les histoires du Hibou et d'Ozmandias pour faire entrer dans la boucle notre ami Rorshach dans une histoire qui bétonne d'entrée ainsi que le dr Manhattan qui explore son passé.

Les Minutemen : On retrouve donc dans ce recueil la troisième partie (sur quatre) des mémoires du hibou premier du nom. C'est toujours et de très loin, la meilleure série du lot. Elle colle parfaitement à l'esprit de Watchmen, de l'univers et de tout le reste. Pour l'instant je ne m'en lasse pas, c'est caustique, cynique et critique à souhait. Darwin Cooke exploite bien les relations entre les personnages, leurs avantages, attitudes et défauts et à le mérite de ne pas vouloir s'approprier les héros pour son histoire. Ainsi cette série ne déforme pas les Watchmen, et colle à la première, puisque  prenant place dans un autre temps.

Le Spectre Soyeux : Personnellement je trouve cela divertissant, donner un côté hippie à notre distributrice en chef de mandales atomiques. Les dessins sont très soignés et mettent en valeur les attitudes des différents personnages. On était assez éloigné du monde des Watchmen, mais l'on y revient très vite grâce à l'intervention d'un "guest" de marque au sein de cet épisode. J'aime assez.


Rorshach : départ en fanfare, notre super héros énigmatique chasse et agrémente son journal. Il tombe malheureusement sur un guet-apens. Bon début, reste à voir ce que la suite de l'histoire va donner. Wait and see.

Comédien : Le niveau un peu plat précédent remonte légèrement avec cette partie de l'histoire, plus cynique et critique sur la société de l'époque de ses aventures, On s'approche un peu du personnage original sans l'égaler mais l'on reste globalement dans le moyen.

Dr Manhattan : On revient sur le présent/passé du docteur Manhattan. Son enfance, adolescence, son choix parmi tous les futurs possibles, toutes les réalités dans lesquelles il aurait pu être. Difficile de se prononcer pour l'instant.

Comme dit plus haut, hormis le spectre soyeux qui me divertit bien et dont je trouve les graphismes particulièrement réussis, seule la série des minutemen est vraiment réussie. J'appréciais déjà le travail de Darwin Cooke, il confirme ici qu'il est quelqu'un à suivre.




dimanche 19 mai 2013

Winter Soldier de Brubaker

« Winter Soldier »

TPB de Ed. Brubaker et Butch Guice #1/2/3
 
couverture du numéro 2 US
 


Rappelez vous, en 1945, lors d'une mission au nord de l'Angleterre, Captain America et Bucky avaient découvert que le Baron Zémo avait volé un drone expérimental. Bucky tenta de désamorcer une bombe sur l'avion mais l'engin explosa au-dessus de l'Atlantique.  Bucky était mort tué par l'explosion et Steve Rogers éjecté dans l'ocean où il allait être congelé.


WINTER SOLDIER



Bucky n'était pas mort, il fut secouru par un sous-marin Russe. Ils le soignèrent et en firent une arme à la manière de "la mort dans la peau" de Robert Ludlum. L'arme fut nommée : Winter Soldier. Bucky devint alors un assassin implacable du KGB, réveillé de son hibernation par intervalle, pour accomplir des missions.

À la chute de l'URSS, le Winter Soldier fut récupéré par le général Luskin, un dissident du régime, cherchant à s'emparer du Cube Cosmique. Luskin se servit du Winter Soldier pour assassiner Crâne Rouge. (cependant ce dernier reussit à transférer sa conscience dans celle de Lutskin avant de mourrir).

Après de nombreuses péripéties (je vous conseille d'aller lire si vous le pouvez tout l'arc nommé Winter Soldier - un omnibus - c'est un régal mené d'une main de maître par Ed.Brubaker, réussissant l'exploit de vendre des comics sans le héros principal de sa série) Captain America découvrit alors que le Winter Soldier était Barnes et utilisa le Cube Cosmique pour lui rendre la mémoire. Barnes se retourna contre Luskin et disparut de la circulation.

Pendant un temps Barnes a remplacé Steve Rogers dans le costume de Captain America, jusqu'à trouver la mort (voir "fear itself"). C'est là que commencent les aventures du Winter Soldier.


Le corps de Barnes pas encore tout à fait mort, est récupéré par fury et (par un tour de passe passe habituel ^^) revient d'entre les morts. Les aventures s'appelant Winter Soldier, on se doutait un peu que notre héros reviendrait, retour un peu tiré par les cheveux mais bon faut bien trouver une solution.

Évidemment la veuve noire est furax mais heureuse, Captain America et deux trois vengeurs proches sont dans la confidence. S'en suit alors un discours funéraire, moins triste qu'il n'y parait et le tour est joué.

La force de Brubaker, ce sont ces intrigues proches de notre quotidien qu'il arrive à intégrer avec un réalisme défrisant les moustaches d'un chat dans ses récits. Il a excellé dans l'arc Winter Soldier et sa suite dans captain america la série régulière, jusqu'au retour moyen du vengeur.

Il avait dejà excellé dans Gotham Central, sorte de New-York Police Judiciaire du monde des comics où le Batman est placé en second plan. On y suivait les aventures des flics de Gotham City, ces hommes de lois prêts à tout pour sauver leurs concitoyens, coincés entre les actions du justicier et l'intervention des "surhommes", des super-méchants et des criminels de Gotham. Ces flics étaient proches de nous, on y suivait leurs états d'âmes, leurs jalousies, leur haine envers ce justicier qui attirent les médias.

Ici il plonge notre héros, Barnes, dans son propre passé. Il n'était pas le seul Winter Soldier. 

Barnes avait entrainé 3 hommes avec chacun leurs forces et leurs faiblesses. Le Shield n'a pu les retrouver, aussi Barnes se lance à leur trace, deux albums durant avant de se heurter à un hic. Un des Winter soldier est dans la nature depuis presque dix ans.

Et celui ci a conçu un plan machiavélique, plan dans lequel Barnes va risquer ce qu'il a de plus cher au monde.



Divertissant. 
On est un peu en dessous de ce que fait BRUBAKER d'habitude mais l’alchimie prend, on regrettera le manque de fidélité de l'artiste principal aux crayons, comme souvent chez marvel.

13/20


dimanche 12 mai 2013

La guerre éternelle de Joe Haldeman

« La Guerre Eternelle »

De Joe Haldeman - Edition J’ai Lu

(Vo the Forever War – 1974)
Prix Hugo du meilleur roman en 1976 
Prix Nebula du meilleur roman en 1976 
Prix Locus du meilleur roman en 1976.
 

Quatrième de Couverture :
 
En 1997, la terre entre pour la première fois en contact avec des extraterrestres les Taurans. Cette rencontre marque le début d’une guerre sans merci. Les autorités terriennes décident d'envoyer un contingent délite, et mettent au point un programme d'entraînement dune rudesse inhumaine, destiné à « produire » des soldats capables de tout subir. 

William Mandella est l'un d'eux, et c'est sans crainte qu'il part au combat. Mais le voyage dans l'espace n'est pas sans inconvénients : aux confins de l'univers, l'armée terrienne va franchir sans le savoir, des portes de distorsion spatio-temporelle. Pour william, qui survit miraculeusement d'une mission a l'autre, cette guerre semble partie pour durer...

 
Un autre classique de la Science-Fiction. Un space-opera du genre SF-militariste comme "Etoiles Garde à vous" (ma précédente critique) sauf que cette fois nous n'avons pas un écrit à la gloire de l'armée mais plutôt un roman anti-guerre. Bien qu'imaginé le roman fait preuve d'un ressenti qui nous rappelle bien des films ayant abordé le sujet.

En effet, en 1967 alors jeune diplômé en science, Joe Haldeman est mobilisé par l'armée et part pour le Viêt Nam en tant que sapeur pendant deux ans. Il est profondément marqué par cette période de guerre. Il traverse tous les états d'âmes du soldat, la fraternité du régiment, la mort d'un camarade, la guerre que l'on livre sans savoir pour quelle raison et cela se ressent dans sa carrière d'écrivain et dans son roman "la guerre éternelle".

Le roman s'articule autour de la période d'engagement militaire de William Mandella, quatre grandes périodes (ATTENTION : léger spoiler!!!).

"Soldat Mandella". 
William Mandella, diplômé de physique, est recruté par l'AENU en 1997 pour livrer la guerre aux Taurans, des extra-terrestres qui ont détruit de nombreux vaisseaux terriens. Cependant personne n'a jamais vu l'un de ces ET. Cette première période confronte le soldat Mandella à l'instruction, le maniement des armes et des scaphandres sur une planète très hostile, et montre sa première confrontation face aux Taurans et certaines autres races E.T. (une vraie boucherie qui marquera profondément notre héros).

"Sergent-chef Mandella". 
Période 2007-2024. Après de multiples péripéties, le vaisseau reçoit l'ordre de revenir sur Terre et y arrive en 2023, temps de Greenwich. Le temps réel et le temps subjectif n'est pas la même et les deux ans de service de Mandella se transforment en presque trente ans pour les habitants de la Terre et de nombreuses choses ont changé entre temps. Tout est conçu pour que les "vétérans" reprennent du service. William et Marygay (sa petite amie) décident de prolonger leur contrat avec l'armée avec une garantie d'être affectés où ils le désirent en tant qu'officier, vu que la terre ne semblent plus vouloir d'eux. Ils partent donc pour la Lune qu'ils ont choisi comme base mais sont vite remobilisés pour une mission d'urgence.
 
"Lieutenant Mandella". 
Période 2024-2389. William Mandella est devenu lieutenant d'une section composée de soldats en majorité homosexuels (une évolution de l'humanité). Il est blessé lors d'une bataille et se réveille quelque temps plus tard dans un hôpital de la planète Seuil aux côtés de Marygay, elle aussi blessée. Ils passent leur convalescence ensembles jouissant de la fortune qu'ils ont accumulé en servant la Terre, se croyant démobilisés mais c'était sans compter sur l'AENU qui a toujours besoin de ses vétérans. Alors qu'ils se jurent de finir leur vie tous les deux, ils reçoivent leurs lettres de mission. Et là... C'est le drame... L'un est dans une compagnie et l'autre dans une autre. Avec les flux temporels différents qu'ils vont endurer ils ne se verront plus du tout. La pillule est difficile à avaler.
 
"Commandant Mandella". 
Période 2458-3143. William Mandella est convoyé sur Stargate et y suit un stage « Instruction et Éducation » façon Matrix. Et apprend tout ce qu'il doit savoir, les évolutions, les differentes batailles, histoires et autres. Il rejoint son unité "la Force d'Intervention Gamma", exclusivement composée de soldats homosexuels, l'humanité n'a plus d'hétérosexuels considérés comme déviants et "réadaptés" quand il le faut. William, vieil hétérosexuel ne peut être réadapté et devra donc subir les regards de ses propres soldats comme étant atteint d'une tare. Sa mission est simple, construire un poste avancé, attendre les Taurans et les exterminer. Après une énorme et sanglante bataille, il retrouve l'humanité en 3138, presqu'exclusivement composée de clones... Il apprend au passage que la guerre est terminée depuis plus de 200 ans.

Épilogue 3143. Il y a ensuite un cours épilogue que je ne détaillerais pas.
 
 

Évidemment en bon critique de la guerre qu'il a connu en tant que soldat, Joe Haldeman met un point d'honneur à pointer du doigt les problèmes résultants des conflits et notamment de celui qu'il a vécu lui-même. Ainsi, il abordera, au fil de son roman, les thèmes suivants (pas tous militaires): 
 
- l'entrainement : le problème des formations initiales de soldats souvent trop violentes ou trop difficiles (la formation primaire du jeune soldat Mandella)
- la réinsertion : Le souci que rencontrent les vétérans de nombreuses guerres et principalement de la guerre du Viet-Nam lorsqu'ils reviennent dans leur propre pays qui ne désire plus ces personnes inadaptées, moralement fragiles, marquées par le conflit etc. Le film "John Rambo", le premier du nom est un bon exemple du retour des fils prodigues que l'on préférerait oublier, on pourra citer "voyage au bout de l'enfer" également...
- les manipulations militaires :  propagande, ennemi présenté sous un jour horrible,  drogues de combat, manipulation du psychisme des soldats pour tuer et ne pas éprouver de sentiments (principe des commandos), problème d'intégration des soldats à leurs retours en vie civil et donc réengagement, censure active des propos des soldats pour coller au "bon message", etc.
- la surpopulation : Comme d'autres romans de science-fiction (tous à Zanzibar, Soleil vert...) La guerre éternelle aborde le problème de la surpopulation dont la guerre est une solution de réduction, les autorités terrienne allant même jusqu'à imposer l'homosexualité pour réduire la surpopulation et contrôler au mieux la loterie de la naissance.
- les décalages du futur :  comme les vétérans du viet nam rentrant au pays et découvrant une société qui a bien changé en leur absence, n'étant plus en adéquation avec celle qu'ils ont connu.

Un bon roman, qui se lit bien et vite. Très différent de Starship Troopers ou du vieil homme et la guerre, dont il se rapproche le plus. On comprend après l'avoir lu pourquoi il a été si brillamment récompensé trois fois.

18/20 (je ne met pas 19 à cause de la fin heureuse, na!)
 

Adaptation de la guerre éternelle en bande dessinée (certains aspects du romans ont été volontairement oubliés).