LE PUNISHER version MAX
Quand le scénariste
irlandais Garth Ennis déjà célèbre pour son « Preacher »
s'est attelé au personnage du Punisher, c'était pour réellement
relancer ce dernier et lui donner une ligne plus proche de ses
origines, moins super-héroîque. Ainsi les nouveaux méchants qu'il
allait côtoyer étaient de nouveaux barons du crime hauts en
couleurs bien éloignés des méchants super-héros. (On se
rappellera de Ma Gnucci et du Russe par exemple).
Effectivement, le
punisher est un vigilante, comme le sont aussi Batman, Dardevil, et
quelques autres. A la différence près qu'il n'est pas un héros,
mais un exterminateur de voyous. La seule différence qu'il y a entre
lui et les autres, c'est qu'il ne croit pas en la justice, que sa
frontière entre le bien et le mal n'est pas la même. Le mal, il le
nettoie à la racine en utilisant ses propres règles.
Garth Ennis a donc poussé
le personnage à son paroxysme dans cette série MAX, le Punisher
n'est plus dans le monde des super-héros mais bien dans le notre,
c'est une sorte de justicier à la Bronson, mais avec les origines
que Marvel lui a conféré. Cette série va confronter Franck Castle
à notre réalité la plus sombre, celle du terrorisme, du
mercenariat, des esclavagistes, de la prostitution, de la vengeance
ou encore la violence des nouveaux barons du crime pour qui finance
rime avec meurtre.
Une bonne source pour de
nombreuses pistes afin d'élaborer des scénarios pour JDR
contemporains.
Je vais commencer par
parler des 4 premiers tomes :
Born (Garth Ennis,
Darick Robertson) 2004
Résumé :
Franck Castle est plus connu aujourd'hui sous le nom de
Punisher. Il est devenu ce justicier sans peur et sans pitié après
avoir vu sa famille massacrée sous ses yeux lors d'une fusillade
entre mafieux. Ou l'était-il déjà avant? C'est ce que vous allez
découvrir dans la mini-série Born de Garth Ennis et Darick
Robertson qui placent le héros dans l'enfer de la guerre du Vietnam
et nous font assister à la véritable naissance de Punisher.
Ce tome contient les 4
épisodes de la minisérie Born parue en 2003, et constitue le
prologue de la série "Punisher Max".
L'histoire se déroule en octobre 1971, au Vietnam. Une garnison est implantée dans une base appelée Valley Forge. Le commandant de la garnison est écœuré par la guerre, il a baissé les bras depuis bien longtemps et préfère taquiner la bouteille. Parmi ses hommes se trouve Frank Castle qui accompli sa troisième période militaire dans cette guerre. Il s'agit d'un soldat à l'implication exceptionnelle. C'est un combattant hors pair doté d'un grand sens du devoir et de qualités professionnelles hors normes. L'adaptation à la guerre comporte nombre de comportements déviants de la part des soldats : usage de drogues, cynisme et embuscades qui tournent à la boucherie. Frank Castle baigne dans son élément et il fait tout ce qui est son pouvoir pour assurer la survie de ses camarades de cette base en sous-effectif. Mais les ennemis préparent une action d'envergure que les soldats américains n'arrivent pas à découvrir.
Évidemment le but de
Garth Ennis est de montrer ici que le psychopathe-vengeur appelé
PUNISHER, n'est pas vraiment né avec le meurtre de sa famille à
Central park, mais qu'il a sans doute été en lui depuis toujours.
Le meurtre de sa famille n'ayant été qu'un élément lui ayant
permis de briser « son comportement social normal » pour
sombrer dans le meurtre et ainsi faire ce qu'il aime : « tuer ».
On revient d'ailleurs sur cette supposition dans le deuxième tome de
la série.
Des dessins assez
percutants mais un premier tome assez moyen au final.
Au commencement (Garth
Ennis, Lewis Larosa) 2005
Résumé :
Le Punisher est ici surveillé par le CIA. Après un recueillement
sur la tombe de sa famille et un massacre digne du dernier rambo (à
la 12,7) dans une villa mafieuse, le punisher finit par tomber dans
les filets du CIA, qui s'est alloué les services de son ancien
compagnon « Microship ». Ce dernier est persuadé que
Franck Castle, le vrai, l'humain est toujours présent dans le corps
et l'esprit du justicier et va d'ailleurs lui faire une proposition
inédite.
Ce tome fait suite à
BORN, et reprend les épisodes 1 à 6 du justicier. Le tome commence
avec un résumé froid et rapide sur le meurtre de la famille de
Frank Castle. Il se recueille sur la pierre tombale, et l'on se rend
vite compte que son domicile est sous surveillance de la CIA.
Le soir même, le
Punisher exécute froidement une bonne centaine de mafieux réunis
pour fêter l'anniversaire de leur doyen âgé d'une centaine
d'années. Comme il n'aime pas le travail à moitié fini, il va
également aux funérailles de ses victimes pour abattre ceux qui
étaient venus accompagner les défunts. Pendant ce temps là la CIA
met en place son implacable piège dans le but de capturer le
Punisher. Tout aurait pu être parfait, si l'un des mafieux rescapés
n'avait voulu se venger de notre ange noir et s'était invité à la
planque de la CIA.
Je n'en dis pas plus.
Premier vrai tome de la
série MAX, je dirais premier succès. L'ambiance est très sombre et
particulièrement violente. Il y a des tripes, il y a du sang et de
la torture suggérée. Le style de dessin de Lewis Larosa,
particulièrement réaliste y est pour beaucoup. Ce premier volume
donne le ton de la série à venir et de la violence qui va la
teinter au fur et à mesure.
Kitchen irish (Garth
Ennis, Fernandez Leandro) 2005
Résumé :
quand une bombe explose au pub de Hell Kitchen, Franck Castle
embarque dans une mission mortelle qui le conduit dans une guerre
entre deux gangs. Une chose est certaine : Il ne va pas se laisser
faire. (épisodes 7 à 12).
Le Punisher n'est pas aux premiers rôles de ce récit, le dénouement
aurait pu se dérouler sans sa présence. Le tome aborde le sujet du
terrorisme et du fanatisme : Garth Ennis construit son histoire sur
la base de la violence engendrée par des années de guerre en
Irlande.
Né en Irlande du Nord apparaît marqué par des années de
terrorisme nationaliste et donne une description criminelle des
membres de la cause irlandaise installés à New York. Pour lui, ce
ne sont que des voyous des rues sans envergure. Comme pour le premier
tome de la série Max (le 2eme en France) il faut avoir les tripes
bien accrochées pour lire cette histoire car Garth Ennis n'y va pas
de main morte.
Le dessinateur a changé
et personnellement j'aime moins que celui du tome précédent. Le
style est clair, assez peu fourni avec des visages moins coupés à
la serpe, plus rond. Même si le Punisher garde des traits taillés à
la serpe, cinquantenaire avec de multiples rides, je trouve
personnellement que cela desserre un peu le récit et sa violence, il
en est de même pour le découpage des pages souvent vides de décors.
Dommage ce récit aurait
mérité de bonnes illustrations.
Mère
Russie (Garth Ennis, Doug Braithwaite) 2006.
Résumé :
Frank Castle poursuit sa
mission en Russie, sous les ordres de Nick Fury. Un savant russe a
mis au point un virus mortel et l'a dissimulé dans le sang de sa
propre fille. Le Punisher doit s'introduire dans un silo secret
rempli de têtes nucléaires pour récupérer l'enfant. Une véritable
mission suicide orchestrée par Garth Ennis (Preacher) et Dongo
Braithraite (Paradise X, Justice). Les couvertures originales et la
biographie des auteurs complètent cette aventure haletante qui
reprend les épisodes 13 à 18 de la série régulière The Punisher.
On
poursuit ici la collection MAX avec aux commandes Garth Ennis. De
nouveau le gouvernement US va tenter de rallier à sa cause le
Punisher pour une mission suicide. Pour cela, on envoie au contact du
vigilante, le colonel Fury, présenté ici comme l'ancien chef du
SHIELD, ancien Barbouze, et plus ou moins le chef d'opérations très
spéciales. Les deux hommes se connaissent et se respectent. Une
mission est confiée au Punisher, il doit infiltrer avec l'aide d'un
marine des Deltas forces, un silo de missiles en Russie et libérer
la jeune fille.
L'histoire
démarre avec une petite introduction classique façon Punisher dans
ce qu'il fait de mieux : punir les voyous. Ici, il s'agit d'un
caïd russe avec qui il doit régler quelques comptes. Heureusement
celui-ci a été récemment libéré, une aubaine. Pas vraiment
puisque Nick Fury s'en est servi comme leurre pour attirer Franck
Castle et entrer en contact avec lui. Il va lui proposer une mission
d'exfiltration que lui seul peut tenter en échange de quelque chose
qu'il ne peut pas refuser : les codes d'accès des différents
fichiers gouvernementaux. Franck va être confronté à un nouvel
ennemi que l'on recroisera dans les prochains volumes Max : le
Général ZACHAROV.
Ennis
n'hésite pas à critiquer l'armée US, et en fin de volume, après
toute la violence dont a fait preuve le punisher à l'occasion de la
mission, on a presque l'impression que lui et Fury sont des enfants
de chœur par rapport aux dirigeants de l'armée US. Ennis aborde le
côté humain du punisher, en premier lieu avec un vétéran de
l'armée Russe qui fréquente le même bar que lui en début de
volume, puis avec la petite fille qu'il doit sauver qui lui rappelle
bien évidemment sa propre fille.
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