« L'échiquier du mal »
de Dan Simmons - multiples éditions
(VO 1989 – Carrion Comfort)
fresque créée pour les deux tomes (nouveaux) Ed. Jai lu |
Quatrième de couverture
Ils ont le Talent. Ils ont la capacité de pénétrer dans notre esprit pour nous transformer en marionnettes au service de leurs perversions et de leur appétit de pouvoir. Ils tirent les ficelles de l'histoire. Sans eux le nazisme n'aurait peut-être jamais existé et nombre de flambées de violence, tueries, accidents inexpliqués n'auraient peut-être pas ensanglanté notre époque. Car ils se livrent aussi entre eux à une guerre sans merci, selon les règles empruntées à celles des échecs. À qui appartiendra l'omnipotence ? À celui qui saura maîtriser pleinement son Talent. Ce sont des vampires psychiques... Le roman-monument qui a obtenu tous les grands prix littéraires anglo-saxons en matière de fantastique.Le chef-d'œuvre de Dan Simmons.
Difficile de trancher, sommes nous face à un thriller ou un roman d'horreur?
Qui sont ces êtres capables de manipuler les cerveaux humains comme s'ils s'agissaient de simples ordinateurs? les humains entre leurs mains deviennent de simples pions d'un vaste jeu d'échec, servant à assumer leur mégalomanie (assumée ou non). Sans aucun scrupule, ils
provoquent guerre, meurtres ou destruction, et ce, depuis des siècles.
L'histoire commence en 1942 avec Saul Laski juif polonais prisonnier du camp d'extermination de Chelmno. Celui participe contre son gré comme « pion » à une partie d'échecs en pleine forêt entre un colonel SS et un
vieil officier SS. Cette partie est un peu spéciales puisque toutes les pièces de l'échiquier sont des prisonniers sortis des camps. Saul, subit alors le « Talent », pouvoir psychique qui permet aux deux
officiers SS de dominer les prisonniers et de les plier à leurs volontés respectives. Saul reste en vie, alors que beaucoup d'autres pions finissent fusillés une fois "pris". Il sera néanmoins marqué à vie par cette expérience.
Devenu psychiatre bien des années après, Saul Laski est toujours sur la piste de son ancien tortionnaire, le colonel Wilhelm von
Borchert, qu'il nomme l'Oberst. Son chemin va croiser celui d'une
jeune Noire à la recherche des assassins de son père...
Bien sur, il y a aussi les autres... Ceux qui ont le talent... Ils sont une poignée, milliardaires à force de manipulation ou de violence, ex-nazi ou tortionnaires, dirigeants de sociétés importantes qui se livrent à un terrible jeu de domination dans le but de conquérir le monde ou presque. Ils tirent les ficelles tels les mathusalems de vampire la mascarade (le jeu de rôle) se livrant au Jyhad guerre secrète leur assurant le contrôle de l'humanité.
Les hommes ne sont que des pantins, des poupées de chiffons tout juste bonnes à assouvir leurs pulsions, leurs ordres ou leurs besoins... Dan Simmons explorent de multiples choses dans son roman, notamment sur les natures profondes de l'être humain, ce que feraient les gens dôtés du pouvoir presque absolu de dominer les autres et de les conformer à soi-même ou ce que l'on désire qu'ils fassent, ou soient.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Dan Simmons est un écrivain hors pair. Hormis le fait d'avoir publié un ovni comme premier roman (Hyperion) dans le domaine de la science fiction, il est également un maître du thriller et de l'horreur (terreur, les fils des ténèbres etc). Donc, à la lecture du roman, le lecteur se rendra compte que la structure du roman est liée aux échecs. Les trois livres qui composent le roman portent des titres représentant les phases de ce jeu : « Ouvertures »,
« Milieu de partie » et « Final ».
Bien sur il y a la première scène avec la marquante partie d'échec au milieu de la forêt.
Bien sur il y a la première scène avec la marquante partie d'échec au milieu de la forêt.
(Tiré de Wikipédia)
L'ultime partie d'échecs du roman, jouée avec des pièces humaines, est partiellement décrite, agrémentée de deux schémas de position des pièces et de quelques mouvements en notation algébrique. À l'instar de John Brunner dans son roman La Ville est un échiquier, Dan Simmons s'inspire d'une partie d'échecs célèbre pour organiser du point de vue narratif son grand duel final. Cette partie célèbre est la première du match qui opposa Bobby Fischer et Boris Spassky lors du championnat du monde d'échecs de 1972. Non sans une pointe d'humour, Dan Simmons fait prendre au révérend Sutter le rôle du « fou » sur l'échiquier de la partie finale, le fou s'appelant « bishop » en anglais, ce qui signifie également « évêque ». Mais l'ironie de l'auteur est à son comble lorsqu'il fait gagner son personnage le plus cynique, le général nazi Wilhelm von Borchert, grâce à la célèbre « Défense Tarrasch », du nom de Siegbert Tarrasch, un joueur d'échecs juif allemand du début du XXe siècle.
Dan Simmons |
Bref. Il faut bien conclure à un moment donné. Comme "la nuit des enfants rois" de Bernard Lenteric (cocorico!), ce roman ne laisse pas indemne. Il nous retourne le cerveau, la pénétration dans les pensées intimes de l'humanité n'est pas une chose aisée, et l'on parvient à comprendre pourquoi les possesseurs du talent agissent comme ils le font, et cela fait froid dans le dos.
Un roman très inspirant, très noir, incontournable...
17/20
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