"FURY" collection MAX
De Garth Ennis et Goran Parlov
2 tpb
Evidemment tous les fans du PUNISHER se souviennent du run de Garth Ennis dans l'univers du vigilante, en lutte contre la corruption et le banditisme. Garth Ennis avait saisi la quintessence du Punisher et en avait fait un héros/anti-héros proche de nous, plus proche de l'image d'un justicier quelque part entre l'inspecteur Harry et le justicier interprété à l'écran par Charles Bronson.
La force d'Ennis était d'avoir plongé le célèbre justicier à la tête de mort dans un univers terriblement noir, celui des poseurs de bombes de l'IRA, de l'enfer des trafiquants d'organes, des trafiquants d'être humains, proxénètes, mafieux, et même délinquants financiers de haut-vol. Un monde si proche du notre qu'il en est effrayant de réalisme.
A cette occasion on y avait rencontré un Nick Fury, spécialisé dans les OPA les plus obscurs au nom de l'agence CIA et du contre-espionnage, un rôle qu'aurait sans tenu l'homme au bandeau dans un monde qui ressemble au nôtre.
Et bien c'est encore plus le cas avec ces deux TPB...
Fury est présenté en robe de chambre dans une chambre d'hotel, des femmes endormies à ses côtés, tandis que lui est assis sur une chaise, un calibre à son côté, du whisky a volonté ou presque et surtout un magnétophone dont il se sert pour présenter ses mémoires ou sa confession.
Le héros du débarquement de Normandie, le parachutiste, resté colonel pendant 30 ans se confie à son magnéto et raconte les grandes étapes de sa vie, comment il a été utilisé, ses amours laissés au dépend de son amour pour l'état et ses rencontres. On y découvre ce qui a fait de lui l'espion, l'homme à tout faire d'un état à la fois puissant et décadent. Le changement du patriotisme pour celui de l'argent etc. Fury découvre également que l'ennemi d'aujourd'hui n'est pas celui de demain et que l'on peut pardonner.
On retrouve le tandem le plus marquant des Punishers MAX, Garth Ennis redouble d'anecdotes derrière sa plume acerbe, et Goran Parlov comme toujours dépeint parfaitement les situations avec parfois un je ne sais quoi de comique. Personnellement j'ai aimé leur run commun sur le punisher, et bien c'est à nouveau le cas avec ce Fury.
On retrouve des périodes marquantes de l'histoire US, le viet-nam où l'on assistera à la rencontre entre un certain Nicolas FURY et un soldat dénommé Franck CASTLE, sniper impitoyablement bon, que Fury recommandera même pour la promotion au grade de Capitaine. Cuba et l'époque des missiles, la peur du communisme si proche des frontières de l'amérique. Et en tout dernier une guerre toute récente où l'on y croisera un personnage haut en couleur, créé par le tandem d'auteur pour la série Punisher Max : "le Barracuda" et son équipe, soldat dégénéré n'agissant que pour un seul dieu, le dieu dollar.
La série est courte et non dénuée d'humour. Les graphismes sont magnifiques et Fury est dépeint comme un homme qui a tout donné à son pays (c'est le cas non?) A la manière d'un Bigeard ou d'un Robert Denard, dont il est peut être plus proche.
En deux mots : J'adore.