« Le vieil homme
et la guerre »
de John SCALZI – Editions ATALANTE - parution 2007
(en VO Old man’s war parution 2005)
Couverture chez ATALANTE Ed.
Quatrième
de couverture :
J’ai fait deux choses le jour de mes soixante-quinze ans : je suis allé sur la tombe de ma femme. Puis je me suis engagé. A soixante-quinze ans, l’âge requis, John Perry n’est pas le seul à intégrer les Forces Spéciales de défense Coloniale, billet pour les étoiles, mais sans retour. Rien ne le retient plus sur Terre. Combien d’années peut-il espérer vivre ? S’engager, c’est protéger l’expansion de l’humanité dans la Galaxie, retrouver une seconde jeunesse et, à l’issue du service, obtenir le statut de colon sur une planète nouvelle. Mais qu’advient-il réellement de ces recrues ?
Dans
la lignée de Starship Troopers de Robert Heinlein et de la guerre
éternelle de Joe Haldeman, John Scalzi, pour son premier roman, a
été finaliste du prix Hugo et a obtenu le prix Campbell du Meilleur
nouvel auteur de SF.
Dés
que l’on aborde les premières pages du « Vieil homme et de
la guerre », on fait la connaissance de John Perry, le héros,
parlant à la première personne. Sommes toute, il s’agit d’une
introduction assez classique, un vieil homme usé par la vie dans une
terre très proche de celle que l’on connait actuellement. Il se
prépare à faire le deuil de sa vie, de ses enfants, de sa femme
défunte et aussi de cette bonne vieille planète terre pour partir
dans les étoiles s’engager parmi les forces spéciales de défense
coloniale.
On
peut distinguer quatre parties dans ce roman :
- Le recrutement et l’engagement de John Perry
- Le départ pour les FDC
- Les classes du nouveau soldat
- La guerre
Le
recrutement de John Perry
A
peine les premières pages tournées, on prend très vite en
sympathie ce vieil homme bourré d’humour qui part faire sa visite
médicale d’incorporation. Les infos sur ce qu’il va advenir de
lui sont distillées de manière parcellaire, juste de quoi laisser
le lecteur avec l’envie d’en savoir plus. Passé le bureau du
recrutement, on met enfin le pied dans un semblant de début de roman
de SF. Désormais déclarées mortes sans aucun espoir de revenir un
jour sur la Terre, les nouvelles recrues prennent le « haricot »,
une sorte d’ascenseur Terre-Espace relié à un câble qui les
mènent au vaisseau spatial chargé de les mener à leur destin.
John
sympathise immédiatement avec un groupe de vielles personnes
enrôlées elles aussi et tous ensemble se surnomment amicalement
« les vieux cons ». S’ensuit un dernier adieu envers la
Terre et le commencement des tests médicaux destinés à les faire
rajeunir. Toute cette première partie est ponctuée d’humour.
Le
départ pour les FDC
John
ne va pas rajeunir, son esprit va être transféré dans un corps
cloné à partir du sien. Ce corps est parfaitement adapté à la
carrière militaire qu’il vient d’embrasser : plus fort,
plus puissant, plus rapide, plus endurant, capable de faire de la
photosynthèse, de voir la nuit, de voir de loin, doté d’un
« amicerveau™ » (sorte d’intelligence artificielle
interconnectée et multitâche au service du soldat) et dont les
veines sont parcourues par du Sangmalin™, offrant de meilleurs
avantages que le sang classique. Les vieux cons doivent alors donner
des noms à leurs amicerveaux™ , John le nomme « fumier »,
les autres appellent le leur « grosse merde » ou encore
« sale garce »… Dotés de leurs nouveaux corps
stériles, les recrues sombrent dans une frénésie sexuelle et
sportive nécessaire à leurs « acclimatation » avec ces
nouveaux « eux ». Cette partie du roman est bourrée
d’humour.
Les
classes des nouveaux soldats
Cette
partie « classe » militaire, découverte des capacités,
apprentissage de l’usage de l’amicerveau et des armes ainsi que
des équipements des FDC n’est pas sans rappeler le roman (ainsi
que le film) Starship Troopers de Robert Heinlein. J’ai même eu
une pensée pour La stratégie Ender de Orson Scott Card, auquel
cette période d’entrainement de troupes m’a fait penser. Que
peut on faire avec un corps qui voit dans le noir, qui n’a besoin
que de deux heures pour se reposer et qui peut courir un marathon en
moins d’une heure ?...
John
Perry, à la base anti-militariste, s’adapte plutôt bien à cette
nouvelle vie. Il devient même chef de sa section, sous les ordres de
l’adjudant Ruiz qui n’est pas sans rappeler un certain sergent
instructeur Hartman (personnage du film « Full Metal Jacket »
de Stanley Kubrick).
La
Guerre
Enfin,
John Perry intégrera un escadron d’infanterie pour y accomplir son
devoir. Il s’illustre à ce titre dès la première bataille en
trouvant une solution de tir face aux chitineux « Consus »,
extra-terrestre au côté religieux très prononcé, évitant une
perte nombreuse parmi ses frères d’arme. Il découvre la réalité
d’une guerre face à des ennemis contre lesquels on ne sait parfois
pas grand-chose, et dont les capacités nous sont étrangères.
Il
sera en proie à une prise de conscience brutale en plein milieu
d’une bataille, avant de subir le pire revers de sa carrière, son
Dien Bien Phu à lui et d’être le seul survivant de sa compagnie.
Il rencontrera suite à cet épisode les énigmatiques Brigades
Fantômes, dont les rangs sont composés avec les corps clonés des
volontaires morts avant l’heure, et il découvrira l’amour.
Bref,
je n’en dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de cette énorme
surprise que constitue la lecture du « vieil homme et la
guerre » de John Scalzi.
John SCALZI |
Bilan :
Un
premier roman que l’on peut qualifier de réussi. Sa lecture est
fluide et le lecteur s’y trouve impliqué du début à la fin. La
montée en puissance du héros, de son intégration à son service
actif en tant que soldat donne un rythme à la dégustation de ce
roman, que, personnellement je n’ai pas décroché de la première
à la dernière page. Une sorte de plaisir jouissif en ressort,
sûrement mon vieil instinct de rôliste ayant côtoyé des jeux
proches de style qui parle.
L’aventure
de John Perry fleure bon l’héroïsme, le space-opéra et l’action.
John Scalzi excelle dans l’art de conter les scènes d’action et
de bataille à plusieurs, le lecteur est littéralement plongé dans
le feu de l'action et pour ma part j'ai adoré cela. Scalzi arrive à
mélanger humour, mélancolie et action avec une facilité
déconcertante.
Le
postulat du vieil homme incarné dans le corps d’un jeune soldat
qui a tout à apprendre confère au personnage de John Perry une
sérénité à toute épreuve. Avoir déjà vécu une vie ça donne
des bases mentales solides aux jeunes recrues.
Ces
« bleus » sont d’ailleurs prêts à tout donner dans
cette nouvelle vie offerte par les FDC car le constat est simple :
il vaut mieux mourir dans un corps jeune que dans celui d’un
vieillard aux portes de la mort. On regrettera que le roman se
termine si tôt, de ne pas avoir plus d'explications sur les races
extra-terrestres, les raisons d'être de la guerre entre les peuples
de la galaxie, etc... Quoiqu'il en soit ce roman est une petite
bombe.
Je
ne peux que vous conseillez de le lire, que vous soyez fans de
space-opéra ou pas. Je vais m'empresser de débuter la suite :
« les brigades fantômes ».
Si je devais lui mettre une note sur 20, je pense que je lui donnerais un bon 17/20
Je soutien la conclusion à 100%: c'est non seulement un excellent bouquin, mais une excellente introduction à une excellente série.
RépondreSupprimeroui j'ai d'ailleurs commencé le deuxième, j'ai pas pu attendre. Ca se lit facilement.
SupprimerYep, comme de d'hab tu m'as donné envie, ce sera donc mon prochain achat.
RépondreSupprimerVas y fonce! C'est de la bonne came et je pense que tu vas adorer!
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