dimanche 10 février 2013

PUNISHER MAX vol 1 à 4

LE PUNISHER version MAX


Quand le scénariste irlandais Garth Ennis déjà célèbre pour son « Preacher » s'est attelé au personnage du Punisher, c'était pour réellement relancer ce dernier et lui donner une ligne plus proche de ses origines, moins super-héroîque. Ainsi les nouveaux méchants qu'il allait côtoyer étaient de nouveaux barons du crime hauts en couleurs bien éloignés des méchants super-héros. (On se rappellera de Ma Gnucci et du Russe par exemple).

Effectivement, le punisher est un vigilante, comme le sont aussi Batman, Dardevil, et quelques autres. A la différence près qu'il n'est pas un héros, mais un exterminateur de voyous. La seule différence qu'il y a entre lui et les autres, c'est qu'il ne croit pas en la justice, que sa frontière entre le bien et le mal n'est pas la même. Le mal, il le nettoie à la racine en utilisant ses propres règles.

Garth Ennis a donc poussé le personnage à son paroxysme dans cette série MAX, le Punisher n'est plus dans le monde des super-héros mais bien dans le notre, c'est une sorte de justicier à la Bronson, mais avec les origines que Marvel lui a conféré. Cette série va confronter Franck Castle à notre réalité la plus sombre, celle du terrorisme, du mercenariat, des esclavagistes, de la prostitution, de la vengeance ou encore la violence des nouveaux barons du crime pour qui finance rime avec meurtre.

Une bonne source pour de nombreuses pistes afin d'élaborer des scénarios pour JDR contemporains.

Je vais commencer par parler des 4 premiers tomes :

Born (Garth Ennis, Darick Robertson) 2004
Résumé : Franck Castle est plus connu aujourd'hui sous le nom de Punisher. Il est devenu ce justicier sans peur et sans pitié après avoir vu sa famille massacrée sous ses yeux lors d'une fusillade entre mafieux. Ou l'était-il déjà avant? C'est ce que vous allez découvrir dans la mini-série Born de Garth Ennis et Darick Robertson qui placent le héros dans l'enfer de la guerre du Vietnam et nous font assister à la véritable naissance de Punisher.

Ce tome contient les 4 épisodes de la minisérie Born parue en 2003, et constitue le prologue de la série "Punisher Max".

L'histoire se déroule en octobre 1971, au Vietnam. Une garnison est implantée dans une base appelée Valley Forge. Le commandant de la garnison est écœuré par la guerre, il a baissé les bras depuis bien longtemps et préfère taquiner la bouteille. Parmi ses hommes se trouve Frank Castle qui accompli sa troisième période militaire dans cette guerre. Il s'agit d'un soldat à l'implication exceptionnelle. C'est un combattant hors pair doté d'un grand sens du devoir et de qualités professionnelles hors normes. L'adaptation à la guerre comporte nombre de comportements déviants de la part des soldats : usage de drogues, cynisme et embuscades qui tournent à la boucherie. Frank Castle baigne dans son élément et il fait tout ce qui est son pouvoir pour assurer la survie de ses camarades de cette base en sous-effectif. Mais les ennemis préparent une action d'envergure que les soldats américains n'arrivent pas à découvrir.

Évidemment le but de Garth Ennis est de montrer ici que le psychopathe-vengeur appelé PUNISHER, n'est pas vraiment né avec le meurtre de sa famille à Central park, mais qu'il a sans doute été en lui depuis toujours. Le meurtre de sa famille n'ayant été qu'un élément lui ayant permis de briser « son comportement social normal » pour sombrer dans le meurtre et ainsi faire ce qu'il aime : « tuer ». On revient d'ailleurs sur cette supposition dans le deuxième tome de la série.

Des dessins assez percutants mais un premier tome assez moyen au final.

Au commencement (Garth Ennis, Lewis Larosa) 2005
Résumé : Le Punisher est ici surveillé par le CIA. Après un recueillement sur la tombe de sa famille et un massacre digne du dernier rambo (à la 12,7) dans une villa mafieuse, le punisher finit par tomber dans les filets du CIA, qui s'est alloué les services de son ancien compagnon « Microship ». Ce dernier est persuadé que Franck Castle, le vrai, l'humain est toujours présent dans le corps et l'esprit du justicier et va d'ailleurs lui faire une proposition inédite.

Ce tome fait suite à BORN, et reprend les épisodes 1 à 6 du justicier. Le tome commence avec un résumé froid et rapide sur le meurtre de la famille de Frank Castle. Il se recueille sur la pierre tombale, et l'on se rend vite compte que son domicile est sous surveillance de la CIA.

Le soir même, le Punisher exécute froidement une bonne centaine de mafieux réunis pour fêter l'anniversaire de leur doyen âgé d'une centaine d'années. Comme il n'aime pas le travail à moitié fini, il va également aux funérailles de ses victimes pour abattre ceux qui étaient venus accompagner les défunts. Pendant ce temps là la CIA met en place son implacable piège dans le but de capturer le Punisher. Tout aurait pu être parfait, si l'un des mafieux rescapés n'avait voulu se venger de notre ange noir et s'était invité à la planque de la CIA.

Je n'en dis pas plus.

Premier vrai tome de la série MAX, je dirais premier succès. L'ambiance est très sombre et particulièrement violente. Il y a des tripes, il y a du sang et de la torture suggérée. Le style de dessin de Lewis Larosa, particulièrement réaliste y est pour beaucoup. Ce premier volume donne le ton de la série à venir et de la violence qui va la teinter au fur et à mesure.

Kitchen irish (Garth Ennis, Fernandez Leandro) 2005
Résumé : quand une bombe explose au pub de Hell Kitchen, Franck Castle embarque dans une mission mortelle qui le conduit dans une guerre entre deux gangs. Une chose est certaine : Il ne va pas se laisser faire. (épisodes 7 à 12).

Le Punisher n'est pas aux premiers rôles de ce récit, le dénouement aurait pu se dérouler sans sa présence. Le tome aborde le sujet du terrorisme et du fanatisme : Garth Ennis construit son histoire sur la base de la violence engendrée par des années de guerre en Irlande.

Né en Irlande du Nord apparaît marqué par des années de terrorisme nationaliste et donne une description criminelle des membres de la cause irlandaise installés à New York. Pour lui, ce ne sont que des voyous des rues sans envergure. Comme pour le premier tome de la série Max (le 2eme en France) il faut avoir les tripes bien accrochées pour lire cette histoire car Garth Ennis n'y va pas de main morte.

Le dessinateur a changé et personnellement j'aime moins que celui du tome précédent. Le style est clair, assez peu fourni avec des visages moins coupés à la serpe, plus rond. Même si le Punisher garde des traits taillés à la serpe, cinquantenaire avec de multiples rides, je trouve personnellement que cela desserre un peu le récit et sa violence, il en est de même pour le découpage des pages souvent vides de décors.

Dommage ce récit aurait mérité de bonnes illustrations.

Mère Russie (Garth Ennis, Doug Braithwaite) 2006.
Résumé : Frank Castle poursuit sa mission en Russie, sous les ordres de Nick Fury. Un savant russe a mis au point un virus mortel et l'a dissimulé dans le sang de sa propre fille. Le Punisher doit s'introduire dans un silo secret rempli de têtes nucléaires pour récupérer l'enfant. Une véritable mission suicide orchestrée par Garth Ennis (Preacher) et Dongo Braithraite (Paradise X, Justice). Les couvertures originales et la biographie des auteurs complètent cette aventure haletante qui reprend les épisodes 13 à 18 de la série régulière The Punisher.

On poursuit ici la collection MAX avec aux commandes Garth Ennis. De nouveau le gouvernement US va tenter de rallier à sa cause le Punisher pour une mission suicide. Pour cela, on envoie au contact du vigilante, le colonel Fury, présenté ici comme l'ancien chef du SHIELD, ancien Barbouze, et plus ou moins le chef d'opérations très spéciales. Les deux hommes se connaissent et se respectent. Une mission est confiée au Punisher, il doit infiltrer avec l'aide d'un marine des Deltas forces, un silo de missiles en Russie et libérer la jeune fille.

L'histoire démarre avec une petite introduction classique façon Punisher dans ce qu'il fait de mieux : punir les voyous. Ici, il s'agit d'un caïd russe avec qui il doit régler quelques comptes. Heureusement celui-ci a été récemment libéré, une aubaine. Pas vraiment puisque Nick Fury s'en est servi comme leurre pour attirer Franck Castle et entrer en contact avec lui. Il va lui proposer une mission d'exfiltration que lui seul peut tenter en échange de quelque chose qu'il ne peut pas refuser : les codes d'accès des différents fichiers gouvernementaux. Franck va être confronté à un nouvel ennemi que l'on recroisera dans les prochains volumes Max : le Général ZACHAROV.

Ennis n'hésite pas à critiquer l'armée US, et en fin de volume, après toute la violence dont a fait preuve le punisher à l'occasion de la mission, on a presque l'impression que lui et Fury sont des enfants de chœur par rapport aux dirigeants de l'armée US. Ennis aborde le côté humain du punisher, en premier lieu avec un vétéran de l'armée Russe qui fréquente le même bar que lui en début de volume, puis avec la petite fille qu'il doit sauver qui lui rappelle bien évidemment sa propre fille.

Un très bon album, doté de dessins efficace dans le style ombreux façon Bryan Hitch.

Prochainement la suite...  
Avec quatre autres albums de la série MAX
 

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