dimanche 3 mars 2013

le vieil homme et la guerre - trilogie de john Scalzi

« Le vieil homme et la guerre » 
de John SCALZI – Editions ATALANTE - parution 2007 
(en VO Old man’s war parution 2005)

Couverture chez ATALANTE Ed.
 Quatrième de couverture :
J’ai fait deux choses le jour de mes soixante-quinze ans : je suis allé sur la tombe de ma femme. Puis je me suis engagé. A soixante-quinze ans, l’âge requis, John Perry n’est pas le seul à intégrer les Forces Spéciales de défense Coloniale, billet pour les étoiles, mais sans retour. Rien ne le retient plus sur Terre. Combien d’années peut-il espérer vivre ? S’engager, c’est protéger l’expansion de l’humanité dans la Galaxie, retrouver une seconde jeunesse et, à l’issue du service, obtenir le statut de colon sur une planète nouvelle. Mais qu’advient-il réellement de ces recrues ?



Dans la lignée de Starship Troopers de Robert Heinlein et de la guerre éternelle de Joe Haldeman, John Scalzi, pour son premier roman, a été finaliste du prix Hugo et a obtenu le prix Campbell du Meilleur nouvel auteur de SF.

Dés que l’on aborde les premières pages du « Vieil homme et de la guerre », on fait la connaissance de John Perry, le héros, parlant à la première personne. Sommes toute, il s’agit d’une introduction assez classique, un vieil homme usé par la vie dans une terre très proche de celle que l’on connait actuellement. Il se prépare à faire le deuil de sa vie, de ses enfants, de sa femme défunte et aussi de cette bonne vieille planète terre pour partir dans les étoiles s’engager parmi les forces spéciales de défense coloniale.

On peut distinguer quatre parties dans ce roman :

  • Le recrutement et l’engagement de John Perry
  • Le départ pour les FDC
  • Les classes du nouveau soldat
  • La guerre

Le recrutement de John Perry

A peine les premières pages tournées, on prend très vite en sympathie ce vieil homme bourré d’humour qui part faire sa visite médicale d’incorporation. Les infos sur ce qu’il va advenir de lui sont distillées de manière parcellaire, juste de quoi laisser le lecteur avec l’envie d’en savoir plus. Passé le bureau du recrutement, on met enfin le pied dans un semblant de début de roman de SF. Désormais déclarées mortes sans aucun espoir de revenir un jour sur la Terre, les nouvelles recrues prennent le « haricot », une sorte d’ascenseur Terre-Espace relié à un câble qui les mènent au vaisseau spatial chargé de les mener à leur destin.

John sympathise immédiatement avec un groupe de vielles personnes enrôlées elles aussi et tous ensemble se surnomment amicalement « les vieux cons ». S’ensuit un dernier adieu envers la Terre et le commencement des tests médicaux destinés à les faire rajeunir. Toute cette première partie est ponctuée d’humour.


Le départ pour les FDC

John ne va pas rajeunir, son esprit va être transféré dans un corps cloné à partir du sien. Ce corps est parfaitement adapté à la carrière militaire qu’il vient d’embrasser : plus fort, plus puissant, plus rapide, plus endurant, capable de faire de la photosynthèse, de voir la nuit, de voir de loin, doté d’un « amicerveau™ » (sorte d’intelligence artificielle interconnectée et multitâche au service du soldat) et dont les veines sont parcourues par du Sangmalin™, offrant de meilleurs avantages que le sang classique. Les vieux cons doivent alors donner des noms à leurs amicerveaux™ , John le nomme « fumier », les autres appellent le leur « grosse merde » ou encore « sale garce »… Dotés de leurs nouveaux corps stériles, les recrues sombrent dans une frénésie sexuelle et sportive nécessaire à leurs « acclimatation » avec ces nouveaux « eux ». Cette partie du roman est bourrée d’humour.

Les classes des nouveaux soldats

Cette partie « classe » militaire, découverte des capacités, apprentissage de l’usage de l’amicerveau et des armes ainsi que des équipements des FDC n’est pas sans rappeler le roman (ainsi que le film) Starship Troopers de Robert Heinlein. J’ai même eu une pensée pour La stratégie Ender de Orson Scott Card, auquel cette période d’entrainement de troupes m’a fait penser. Que peut on faire avec un corps qui voit dans le noir, qui n’a besoin que de deux heures pour se reposer et qui peut courir un marathon en moins d’une heure ?...

John Perry, à la base anti-militariste, s’adapte plutôt bien à cette nouvelle vie. Il devient même chef de sa section, sous les ordres de l’adjudant Ruiz qui n’est pas sans rappeler un certain sergent instructeur Hartman (personnage du film « Full Metal Jacket » de Stanley Kubrick).

La Guerre

Enfin, John Perry intégrera un escadron d’infanterie pour y accomplir son devoir. Il s’illustre à ce titre dès la première bataille en trouvant une solution de tir face aux chitineux « Consus », extra-terrestre au côté religieux très prononcé, évitant une perte nombreuse parmi ses frères d’arme. Il découvre la réalité d’une guerre face à des ennemis contre lesquels on ne sait parfois pas grand-chose, et dont les capacités nous sont étrangères.

Il sera en proie à une prise de conscience brutale en plein milieu d’une bataille, avant de subir le pire revers de sa carrière, son Dien Bien Phu à lui et d’être le seul survivant de sa compagnie. Il rencontrera suite à cet épisode les énigmatiques Brigades Fantômes, dont les rangs sont composés avec les corps clonés des volontaires morts avant l’heure, et il découvrira l’amour.

Bref, je n’en dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de cette énorme surprise que constitue la lecture du « vieil homme et la guerre » de John Scalzi.

John SCALZI

Bilan :

Un premier roman que l’on peut qualifier de réussi. Sa lecture est fluide et le lecteur s’y trouve impliqué du début à la fin. La montée en puissance du héros, de son intégration à son service actif en tant que soldat donne un rythme à la dégustation de ce roman, que, personnellement je n’ai pas décroché de la première à la dernière page. Une sorte de plaisir jouissif en ressort, sûrement mon vieil instinct de rôliste ayant côtoyé des jeux proches de style qui parle.

L’aventure de John Perry fleure bon l’héroïsme, le space-opéra et l’action. John Scalzi excelle dans l’art de conter les scènes d’action et de bataille à plusieurs, le lecteur est littéralement plongé dans le feu de l'action et pour ma part j'ai adoré cela. Scalzi arrive à mélanger humour, mélancolie et action avec une facilité déconcertante.

Le postulat du vieil homme incarné dans le corps d’un jeune soldat qui a tout à apprendre confère au personnage de John Perry une sérénité à toute épreuve. Avoir déjà vécu une vie ça donne des bases mentales solides aux jeunes recrues.

Ces « bleus » sont d’ailleurs prêts à tout donner dans cette nouvelle vie offerte par les FDC car le constat est simple : il vaut mieux mourir dans un corps jeune que dans celui d’un vieillard aux portes de la mort. On regrettera que le roman se termine si tôt, de ne pas avoir plus d'explications sur les races extra-terrestres, les raisons d'être de la guerre entre les peuples de la galaxie, etc... Quoiqu'il en soit ce roman est une petite bombe.


Je ne peux que vous conseillez de le lire, que vous soyez fans de space-opéra ou pas. Je vais m'empresser de débuter la suite :  « les brigades fantômes ». 

Si je devais lui mettre une note sur 20, je pense que je lui donnerais un bon 17/20



4 commentaires:

  1. Je soutien la conclusion à 100%: c'est non seulement un excellent bouquin, mais une excellente introduction à une excellente série.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui j'ai d'ailleurs commencé le deuxième, j'ai pas pu attendre. Ca se lit facilement.

      Supprimer
  2. Yep, comme de d'hab tu m'as donné envie, ce sera donc mon prochain achat.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vas y fonce! C'est de la bonne came et je pense que tu vas adorer!

      Supprimer